Les reptiles (qui rampent)
Les reptiles, au sens courant, regroupent des animaux
terrestres à température variable (ectothermes)
et au corps souvent allongé et recouvert d'écailles.
Ce groupement, autrefois désigné sous le taxon des Reptilia, incluait aussi des animaux comme
les dinosaures,
les ptérosaures, les ichtyosaures,
les plésiosaures et les pliosaures,
mais s'est révélé être non pertinent avec l'essor de la cladistique.
En effet les reptiles ne sont pas un groupe monophylétique,
issu d'un ancêtre commun unique : ils forment un regroupement paraphylétique,
c'est-à-dire qu'il ne comprend pas tous les descendants de leur ancêtre commun
(les mammifères et les oiseaux). Certains animaux jadis considérés comme des
reptiles, les ichtyosaures, se sont révélés avoir été vivipares ;
d'autres tels les ptérosaures, étaient velus ; d'autres encore, les théropodes dinosauriens,
ont survécu : ce sont les oiseaux ;
enfin les « reptiles mammaliens » ont donné naissance aux mammifères.
Les actuels crocodiliens, chéloniens, rhynchocéphales et squamates ont
beau être tous ectothermes et recouverts d'écailles,
ils appartiennent eux aussi à des lignées différentes, les crocodiliens par
exemple étant bien plus proches des oiseaux que des lézards ou des tortues.
Cependant, dans l'usage courant, ce regroupement pratique est toujours utilisé.
La classe
des reptiles comprenait quatre ordres d'espèces
contemporaines :
Les
crocodiliens : 25 espèces de crocodiles, gavials, caïmans et alligators.
·
les
rhynchocéphales : 1 espèce de sphénodons ;
·
les squamates :
environ 9 550 espèces de lézards (au
sens large), serpents et amphisbènes (« lézard-ver ») ;
·
les tortues : environ 330 espèces.
L'étude de
ces animaux forme une des deux branches de l'herpétologie,
l'autre étant l'étude des amphibiens, anciennement rapprochés des reptiles.
Les premiers
animaux à pouvoir être placés dans cette classe sont apparus sur Terre dès le Carbonifère,
en même temps que les amniotes. Premiers vertébrés à pouvoir coloniser le milieu
terrestre, ils se développent rapidement en une grande diversité d'espèces.
Ils dominent largement la Terre au Mésozoïque à
travers les dinosaures, mais ceux-ci seront supplantés par les mammifères après
leur disparition à la fin du Crétacé.
Les reptiles demeurent aujourd'hui bien représentés sur Terre avec plus
de9 000 espèces répertoriées en 2011, surtout localisées à
proximité des tropiques.
Les reptiles
ont depuis toujours fasciné les hommes. Ils inquiètent et font souvent peur, et
font l'objet d'une symbolique complexe. Ils sont omniprésents dans les mythologies du
monde entier, qui se sont également inspirées de leurs caractéristiques pour
imaginer des créatures comme les dragons. Ces dernières années, l'élevage de
reptiles se développe dans le monde, pour fournir le marché de la viande dans
certains pays consommateurs, mais surtout les marchés de la maroquinerie de
luxe, qui utilisent leurs peaux, et des nouveaux animaux de compagnie. Toutefois,
le braconnage est
également bien développé, et met en danger de nombreuses espèces, malgré les
tentatives de régulation du commerce d'animaux sauvages menées au niveau
international. La pollution et la disparition des habitats des reptiles
sont les autres principaux dangers auxquels ils sont exposés.
Dénomination
« Reptile » signifie « qui
rampe » est issue du latin reptare qui signifie
« ramper », terme qui fait référence au serpent de la Genèse1,note 1. Ce terme a fini par désigner un groupe d'animaux
respirant à l'air, à écailles et ectothermes, bien que la reptation ne soit pas une caractéristique universelle pour ceux-ci.
« Reptilien » désigne ce qui est
relatif aux reptiles, « reptilité » une attitude reptilienne. Ces
deux termes ont une connotation négative, désignant ce qui est primitif et
brutal. Toutefois, l'expression « animal reptilien », peut faire
référence à tout animal qui rampe, y compris un insecte1. Dans la théorie obsolète du
cerveau triunique popularisée dans les
années 1970 par Paul D. MacLean, l'archipallium ou
« cerveau reptilien » était considéré comme le siège des instincts,
besoins primaires et des réflexes.
Distribution et habitat
Les reptiles
sont présents sur quasiment l'intégralité de la surface du globe, à l'exception
des zones trop froides à proximité des pôles. Comme ce sont des animaux à sang
froid, ils préfèrent tout de même les températures assez élevées, et leur
présence et leur diversité deviennent plus importante à proximité des tropiques69.
Ainsi, les continents les plus riches en reptiles sont l'Asie, l'Afrique et
l'Amérique du Sud.
Les reptiles
peuvent s'adapter à des habitats très différents. On les trouve très présents
dans les forêts tropicales, avec une très forte diversité d'espèces, mais ils
peuplent également les déserts, où l'on retrouve des lézards et des serpents
qui s'abritent durant la journée et sortent la nuit. Dans les zones
montagneuses les lézards aiment se cacher dans des amas de pierres, et certains
serpents se sont spécialisés dans les zones d'altitude comme la Vipère d'Orsini (Vipera ursinii) que l'on trouve
dans les hautes montagnes d'Europe à des
altitudes avoisinant 2 000 m70.
Certains reptiles sont dits fouisseurs et passent une partie de leur vie sous
la terre comme les amphisbènes.
Les reptiles ont également colonisé les milieux aquatiques : les
crocodiliens, certaines tortues comme la Cistude d'Europe et certains
serpents comme l'anaconda,
le Mocassin d'eau et les couleuvres sont à leur
aise dans les rivières et lacs d'eau douce, quand les tortues marines sont
présentes dans tous les océans du monde, et ne rejoignent la terre ferme que pour
se reproduire 69. Les serpents marins représentent
un niveau d'adaptation supérieur, puisqu'ils ne retournent plus du tout à terre
pour la plupart d'entre eux, et ont adopté un cycle de vie exclusivement marin. De nombreuses espèces ont des
mœurs arboricoles, comme les serpents ou les lézards. Certains peuvent se
déplacer d'arbres en arbres en « planant » comme les dragons volants et dans une
moindre mesure certains serpents comme les couleuvres volantes.
Danger des reptiles pour l'homme
Les reptiles
qui font le plus de victimes parmi les populations humaines sont sans conteste
les serpents. En effet, le venin de certains est mortel si la blessure n'est
pas soignée à temps. Il est très difficile de recenser le nombre d'attaques par
des serpents et le nombre de morts. Elles demeurent relativement peu élevées
dans les pays de l'hémisphère nord, mais sont très fréquentes en Asie, en
Afrique et en Amérique du Sud. On estime le nombre de morsures annuelles à plus
de 5 millions dont la moitié par des serpents venimeux, et le nombre de morts à
environ 125 000 par an, dont pas moins de 100 000 en Asie131.
Parmi les serpents venimeux dangereux, on note notamment les cobras et d'autres élapidés comme les mambas et les taipans, les crotales,
les vipéridés.
Les crocodiliens ont une
réputation de mangeurs d'homme et peuvent en effet présenter un véritable
danger. Ils deviennent particulièrement dangereux pendant la période de
reproduction, durant laquelle ils protègent leur territoire contre tout intrus.
Ils attaquent parfois des pirogues traversant leur territoire sans forcément
s'en prendre aux passagers. Des cas plus sérieux d'humains se baignant ou
lavant du linge dans les rivières et emportés par un crocodile se produisent
aussi régulièrement51 Aux États-Unis environ 200
attaques d'alligators ont été
relevées depuis 1948, dont 14 mortelles132. En Australie,
on comptabilise en moyenne une attaque mortelle de crocodile marin par an,
généralement dans le Nord du pays133.
Mais, c'est clairement en Afrique que les crocodiles font le plus de victimes.
Il est toutefois difficile d'avoir des données claires car les décès ne sont
pas forcément tous recensés, et on ne peut pas toujours savoir si une
disparition a été causée ou non par une attaque de crocodile. On estime
cependant le nombre de morts consécutives à des attaques de Crocodile du Nil à plusieurs
centaines par an en Afrique sub-saharienne
Peur des reptiles
Depuis
toujours les reptiles inquiètent les hommes. La peur des reptiles est une des
peurs les plus courantes, et peu provoquer une panique presque incontrôlable
chez certaines personnes. On l'appelle herpétophobie,
et la peur des serpents, qui est particulièrement répandue, est appelée ophiophobie.
Ces réactions peuvent tout d'abord s'expliquer par le danger que ceux-ci
représentent ; une morsure de serpent, si elle n'est pas systématiquement
mortelle, nécessite souvent des soins importants. Par ailleurs, il pourrait y
avoir une part d'instinctif dans la peur des reptiles, et notamment celle des
serpents, puisque chez de nombreux mammifères cette réaction semble innée, ou
du moins les animaux possèdent de très fortes prédispositions pour développer
cette peur.